Pour ce projet de recherche en solo, je plonge dans la vie et l’œuvre de l’anarchiste et féministe Emma Goldman, russe d’origine, intellectuelle et militante. Elle fut une grande oratrice en Europe et aux Etats Unis à la charnière du XIX et le XX siècle. Elle a été considérée comme la femme la plus dangereuse par le services secrets des Etats Unis par ses discours enflammés.
Genèse de la recherche
En plongeant dans l’œuvre de Goldman, je m’intéresse à l’émancipation, plus concrètement à l’acte de s’émanciper d’un point de vue individuel et collectif, social et politique. Intimement, je me place depuis ma position de femme sans pour autant vouloir l’aborder uniquement dans un sens féministe.
Invitation à l’émancipation:
J’envisage cette recherche comme suite de mon dernier projet March On!, où j’aborde mon sentiment de révolte concernant les politiques migratoires. Il est essentiel pour moi de continuer dans une démarche plus engagée à l’égard d’un sentiment d’urgence, de l’urgence de résister. De lutter contre le modèle sociétal actuel que je considère aliénant et asservissant. De résister aux discriminations et au racisme, de résister aux inégalités et aux injustices sociales, de résister au désastre écologique que les politiques néolibérales et le capitalisme sauvage nous imposent.
Dans cette même lignée contestataire, après la marche, je considère nécessaire d’explorer d’autres outils comme la voix afin d’expérimenter la force libératrice de mots, de cris et de respirations dans une recherche plus vaste et exprimer autrement ce sentiment révolte. Le but est de parler, de dire et de transmettre ce ressenti avec une parole que je souhaite inspirante, tranchante et poétique. Pour cela, le Slam m’est apparu comme une évidence à inclure en parallèle à ma recherche de mouvement tel un outil et pas forcément comme une finalité en soi. En m’inspirant librement de l’œuvre de Goldman, je cherche à articuler par le geste et par la parole la traduction de ce sentiment de domination que je ressens sous différentes formes. En lisant ses œuvres, je me sens habitée par un sentiment d’espoir, ses écrits m’invitent à croire dans la capacité individuelle et collective à provoquer un changement et à créer un modèle plus humain et solidaire.
Grâce à cette recherche j’aimerais réfléchir et concevoir dans le futur une forme performative dansée et parlée qui reflète ce sentiment d’optimisme avec légèreté et sensibilité. Telle une invitation à repenser des possibles formes d’émancipation.
Chorégraphie et Danse: Maria Eugenia Lopez. Composition sonore: Etienne Plumer. Accompagnement écriture et voix: Marie Darah. Recherche costumes : Milena Forest. Regard dramaturgique: Arnaud Timmermans.
Projet de recherche soutenu par Charleroi-Danse et la Fédération Wallonie-Bruxelles. Résidences: Grand Studio et le Theâtre Marni. Accompagné par le Grand Studio.





Images: Gino et Magali.

